Naissance et Baptême de Sainte Odile

Au VIIème siècle, l'Alsace est sous la responsabilité militaire et politique du Duc Aldaric. Il formait avec son épouse Béreswinde, tous deux issus de familles très nobles du pays de Gaule, un couple qui avait à coeur de servir Dieu. Lorsque Béreswinde mit au monde une petite fille aveugle, le Duc vit dans l'infirmité de la fillette une punition que le ciel lui envoyait pour une faute qu'il aurait commise. Il s'emporta violemment et voulut faire périr l'enfant.

Désemparée, la pauvre mère se tourna vers Dieu et lui demanda de l'aide pour savoir vers qui elle devait se tourner afin d'épargner son enfant. Elle se souvint alors d'une ancienne servante qui était mariée et qui avait eu un enfant. Elle l'envoya donc chercher. Celle-ci s'empressa de venir et Béreswinde lui confia sa fille en lui disant : "Je te la donne à élever et je la confie à mon Seigneur Jésus Christ "

La sage-femme présente le bébé aveugle à sa mère. (Tapisserie de Sainte Odile- XVème siècle. Musée de l'oeuvre Notre Dame, Strasbourg)

Au bout d'une année, afin de protéger la fillette et sa nourrice des rumeurs qui commençaient à naître au sujet de l'enfant, Béreswinde recommanda à la nourrice de fuir jusqu'au monastère de Palma (l’actuelle abbaye bénédictine de Baume les Dames dans le Doubs). Au sein de ce monastère où se trouvait la tante de Béreswinde, elle pourra élever la petite en toute quiétude.

Or, à quelques temps de là, un évêque de Bavière nommé Erhard eut une vision au cours de laquelle il reçut de Dieu l'ordre de se rendre au monastère de Palma, d’y trouver la fillette aveugle, de la baptiser au nom de la Sainte Trinité et de lui donner le nom d’Odile.

Sans tarder, l’évêque se mit en route pour accomplir sa mission. Au monastère, on lui présenta la fillette. Il la baptisa et après l’avoir élevée hors de l’eau baptismale, il lui oignit les yeux avec le Saint Chrême et, aussitôt, guérie de sa cécité, l’enfant tourna vers l’évêque un regard clair. Il rendit grâce à Dieu et recommanda aux religieuses de prendre bien soin de la miraculée. Il lui donna le baiser de paix et s’en retourna.